lundi 29 décembre 2014

Un skateur fait son coming-out et se retrouve lésé par ses sponsors et team-mates

Par respect pour la vie privée des protagonistes, les noms qui sont utilisés dans cet article sont fictifs.

Tony Cuve, une légende mis au placard (M. Schenk)


Tony Cuve est un skateur sponsorisé depuis plusieurs années par des marques françaises et européennes. Ses apparitions dans les magazines sont régulières et il filme constamment pour de nouveaux projets. Et pourtant, le mois dernier lorsqu'il a annoncé une importante nouvelle à ses sponsors, aucun d'entre eux n'a décidé de continuer à le supporter.

"Voilà, ça faisait déjà plus d'une décennie que je me mentais, j'essayais de faire comme les autres, pour m’intégrer, mais pourtant un jour, il a bien fallu que je me l'avoue... je ne suis pas un artiste."

L'annonce de cette nouvelle a été très mal reçue par les sponsors et team-mates de Tony Cuve qui se sont peu à peu détournés de lui. Dans les vestiaires, Tony Cuve devient la cible régulière de quolibets et ses sponsors se moquent de lui en lui envoyant des chaussures en taille 36 et des planches en 7,4, lui qui a des palmes en guise de pieds.

Envoyer vos dons à l'association de soutient La Cuve

Dans un industrie où les hobbies artistiques prennent le pas sur la pratique même du skate, Tony Cuve s'est donc vu peu à peu mis au au placard. Les propositions de projets se sont faites plus rares ; en session, les photographes ont commencé à se montrer de plus en plus réticents à braquer leur objectif sur lui. Pour finir, il se fait désormais régulièrement snaker sans vergogne par ses team-mates sur les spots.

Pour Tony, qui a tout essayé pour se sentir normal, cet traitement est dur à encaisser : 

"J'ai bien essayé de me mettre à l'argentique, je prenais des photos de mes pieds ou de SDF,  puis à la peinture sous la pression des sponsors. Mais non, ça n'était pas moi. A la fin, j'ai même essayé les puzzles, les maquettes d'avions ou le crochet... Mais rien à faire, même ça ne m'attirait pas. Non, je dois avouer que si je me suis mis au skate, c'est juste parce que j'aime bien en faire."

Tony est bien décidé à continuer sa carrière coûte que coûte, un beau message d'espoir.

Malgré un choix de vie hors norme qui ne plait pas à tout le monde, Tony Cuve a décidé de continuer de faire son bout de chemin en dépit des préjugés qui l'entourent. Aujourd'hui il a monté l’association La Cuve, qui permet à de jeunes skateurs de se retrouver entre eux pour skater à l'abri des regards critiques. Espérons qu'à travers lui, les jeunes skateurs qui ont honte de ne pas savoir dessiner ni prendre de photos trouveront un modèle pour les inspirer à continuer de pratiquer le skate-board.


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