lundi 5 octobre 2015

Cours de skate à l'ENA ou la skate-culture bradée

L'ENA propose désormais des cours de skate facultatifs au programme depuis Septembre 2015.

La très prestigieuse École National de l'Administration (ENA), qui a vu passer dans ses halls de nombreuses figures politiques d'hier et d'aujourd'hui, a récemment fait le choix surprenant d'intégrer des cours de skateboard dans son programme.
Une décision qui peut prêter à sourire lorsqu'on connaît la nature parfois rétrograde des enseignements qui y sont dispensés : lettres classiques, arithmétique, apprentissage du morse, connaissance de l'environnement administratif français, maîtrise de l'assortiment bretelles/porte-chaussettes, pilotage de Citroën DS, etc.

Bernard Montiel, professeur de skate : "De nos jours, les aspirants politiques doivent être à même de maîtriser les codes de la société contemporaine : réseaux sociaux, culture du buzz et... skateboard."
Après avoir soutenu sa thèse sur le mouvement des skateurs décolorés en blond, Bernard Montiel est entré dans les rangs des enseignants de l'ENA où il forme désormais le futur de la nation.
En tant que professeur de skateboard, spécialité urbaine, il nous explique la raison de ce choix, dans un phrasé directement issu de la skate-culture : "De nos jours, le pouvoir passe par la maîtrise les codes sociétaux. Tweeter, Facebook, Instagram, si vous les maîtrisez, vous êtes là. Au même titre que les réseaux sociaux, le skate est l'un de ces codes. C'est une marque de coolitude. En tant que skateur, que vous soyez tech ou hesh, vous êtes en place. Oklm."

Mécanique bien huilée, la rhétorique de Bernard Montiel est implacable et montre bien les enjeux qu'un passe-temps aussi innocent que le skateboard peut en réalité soulever. C'est précisément ce côté "savamment calculé" que dénoncent certains critiques de skateboard. Ainsi, Yves Noël, journaliste de skate accuse : "Avec l'intrusion du politique dans le skateboard, c'est toute la skate-culture qui se retrouve bradée et souillée ! Il n'y a plus de place pour l'authenticité."

Invité de marque, Alex Olson même est venu enseigner l'art du skitching au jeunes énarques qui ont choisi l'option skate underground.

En effet, même les plus irréductibles milieux du skate ont été infiltrés dans le but de percer et d'étudier leurs us et coutumes. Bernard Montiel s'explique : "Pour préparer mes cours, je me suis immergé dans la skate-culture. J'ai chillé avec le crew underground Magenta, j'ai sauté des palissades de maison avec les Backyard Bandits pour skater des pools, j'ai ruiné ma garde-robe à la javel avec le team Welcome, etc. Grâce à ces connexions, j'ai pu faire appel à des invités de marque pour venir dispenser leur savoir à mes étudiants, comme Alex Olson par exemple".

A la fin de leur curriculum, les énarques se voient remettre un diplôme à part pour le skate. Gage de leur maîtrise des codes skateboardistiques, ce diplôme est avant tout un passeport pour pouvoir intégrer n'importe quel groupe de skateurs et jouir de leur street-cred (crédibilité issue de la fréquentation de la rue), formidable outil de communication en politique.

Deux jeunes énarques, qui ont un peu trop pris leurs cours au sérieux, se font remettre leur diplôme par Marc Haziza en personne.
Un bémol à cet engouement pour le skate à l'ENA cependant :déjà depuis Septembre, certaines dérives liées au skate on été relevées. Plusieurs élèves ont été exclus pour usage de stupéfiants, refus de l'autorité et manquements aux règles d'hygiène élémentaires. Affaire à suivre, donc...

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